Au carrefour de la rue du marché
et celle de la tramontane
la vieille assise fait du crochet
dès qu'il fait beau, elle prend sa rame
A force de compter les mailles du crochet
elle hoche permanament la tête
comme une approbation ou un hochet
et travaille à payer l'inexistante dette
Au carrefour de la rue du marché
et de la Tramontane.
les vieilles parlent sous le mur ombragées
profitant de l'air frais avant qu'il ne les fane
Tous ses amis passent et repassent
s'arrêtent un peu parlent ou rêvassent
Elle ne quitte pas sans ouvrage
statue de chair ou simple image
Au carrefour de la rue du marché
on croit l'illusion permanente
d'un coup le temps s'est arrêté
à cet endroit milieu de la pente
Elle rend toujours votre salut
est toujours prête à vous aider
n'a aucun besoin d'absolu
le crochet et son seul pêcher
Au carrefour de la rue du marché
souffle la Tramontane
la rue ventée inanimée
des pierres et l'air, il manque une âme
Dès qu'il fait beau elle apparaît
un coin de vie dans le village
sur son pliant de super-marché
son nom est Plaines-Trois montagnes.